ÂCHOURAE

Le prophète (PSL), avait dit :  

« L’année, c’est douze mois, dont quatre sacrés : trois qui se suivent DOU ALQI3DA, DOU ALHIJJA et MUHARRAM puis RAJAB qui se situe entre JOUMAD et CHAÂBANE »

Louange à Allah, nous le louons et demandons son aide, sa protection et son pardon, et notre salut sur son prophète Mohamed  صلى الله عليه وسلم  ainsi que sur ses épouses et ses nobles compagnons.

Mes frères en Islam,

Lorsque Allah  سبحانه وتعالى  a créé l’être humain, il ne l’a pas laissé livré à lui-même, ni perdu dans ce monde sans repère, mais lui a envoyé des messagers et prophètes et a fait descendre des livres saints comme loi et référence pour le sortir des ténèbres et le guider vers la lumière et le droit chemin, la voie de la sagesse.

Gloire à sa majesté.

Chaque fois qu’une communauté a désobéi aux lois Divines et aux règles morales, Allah (SWT) a envoyé des messagers pour la recadrer et la remettre sur la bonne voie, avec toutes les conséquences que cela comporte en cas de désobéissance. Et le coran, dernier livre saint descendu sur terre pour clôturer les contacts Divins terrestres, comporte une multitude d’exemples de communautés ayant subi des châtiments exemplaires pour avoir ignoré les commandements d’Allah (SWT), et notre prophète (PSL)  a été le dernier envoyé sur terre avec le coran comme livre saint. Le coran qui englobe tout le contenu des autres livres auparavant.

Comme l’atteste Allah  (SWT) dans sourate AL MA’IDA au V. 3 :

 « Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J'agrée l'Islam comme religion pour vous ».

Dans ce versé, descendu lors du dernier et unique pèlerinage du prophète (PSL), Allah  (SWT)   nous atteste que la religion est complète, qu’il n’y a plus rien à rajouter ou à diminuer. Dans ce livre saint, Allah  (SWT) a réuni toutes les lois et règles de vie et beaucoup d’exemples de l’histoire de l’humanité et bien des choses que les savants et scientifiques commencent seulement à découvrir.

Le mois de Muharram est le premier mois de l’Hégir, l’année musulmane  et l’un des quatre mois sacrés de l’année. Quand Allah (SWT) a parlé dans sourate ATTAWBAH V. 36 des mois composant l’année, IL dit :

« Le nombre des mois, pour Allah, est de douze, comme il a été inscrit dans le Livre d’Allah le jour où Il créa les cieux et la terre. Quatre d'entre eux sont sacrés. Telle est la Religion immuable. Ne vous faites pas tort à vous-mêmes durant ce temps ».

Quant au prophète (PSL), il avait dit :

« L’année, c’est douze mois, dont quatre sacrés : trois qui se suivent DOU ALQI3DA, DOU ALHIJJA et MUHARRAM puis RAJAB qui se situe entre JOUMAD et CHAÂBANE »

Le prophète (PSL) jeûnait le jour de Âchourae (dixième jour de Muharram) bien avant la révélation et les Koraïchites aussi et quand il est arrivé à Médine, il remarqua que les juifs jeunaient également ce jour. Il leur demanda qu’elle en était la raison et ils répondirent : «Moïse jeunait ce jour pour remercier Dieu d’avoir sauvé le peuple d’Israël de leur ennemi, alors nous le jeûnons ». Le prophète (PSL) leur dit : « nous sommes plus méritants de Moïse que vous » (c.à.d. nous nous sentons plus proche de Moïse que vous) et il jeûna ce jour et demanda à sa communauté de le faire aussi.

Effectivement, Moïse jeûnait Âchourae en remerciement à Allah (SWT) de les avoir sauvés lui et son peuple du pharaon et de son injustice.

Pharaon qui se considérait comme un dieu, avait le droit de vie et de mort sur tout être, il tuait les hommes et n’avait aucun respect pour la vie humaine. Quand il apprit que le moment était venu où un prophète fera sa perte, Il ordonna qu’on tue les enfants masculins qui allaient naître pour éviter que la prophétie ne se réalise. Mais c’était compter sans la volonté d’Allah (SWT).

Quand Allah (SWT) décide, nul ne peut remettre en cause sa décision. C’est pour quoi non seulement le pharaon n’a pas tué Moïse, mais Allah (SWT)  avait voulu que celui-ci vive avec lui dans son palais et soit nourri et protégé par lui jusqu'à ce qu’il devienne homme.

A sa naissance, Moïse fût déposé par sa mère dans un landau et mis à l’eau dans le Nil pour que les sujets du Pharaon ne le découvrent et ne le tuent. Il fût découvert par les filles du Pharaon et ramené au palais. A sa vue, l’épouse du grand maître d’Egypte fut prise de sentiments maternels et l’aima tout de suite. Elle  demanda à son époux de ne pas le tuer et celui-ci ne pouvant résister à sa femme, accepta de le garder. Ainsi la volonté d’Allah (SWT) s’était accomplie.

Quand Allah (SWT) envoya Moïse au Pharaon pour lui demander de laisser partir son peuple avec lui, la rencontre entre les deux hommes et les magiciens du pharaon ne fût pas chose aisée et Moïse dut faire appel aux dons qu’Allah lui avait fait pour vaincre les magiciens et essayer de convaincre leur maître. Les magiciens se prosternèrent en reconnaissance de l’existence d’Allah (SWT) et de sa puissance après la démonstration de Moïse, mais pas le maître d’Egypte.

Finalement Moïse réunit son peuple et ils prirent le chemin pour  quitter l’Egypte poursuivis par le pharaon et ses soldats. Arrivés devant la mer rouge, les juifs eurent peur ne sachant comment fuir le pharaon, Moïse leur dit de faire confiance à Allah. C’est ainsi qu’Allah (SWT) ordonna à Moïse de frapper avec sa cane puis la mer s’ouvrit pour laisser passer la communauté juive et se referma sur le pharaon qui reconnut à ce moment seulement la divinité et la puissance d’Allah(SWT), mais lui et les siens, périrent noyés.

Allah (SWT) dit alors, s’adressant au pharaon, dans sourate YOUNES V. 91/92

« Maintenant ? Alors qu’auparavant tu as désobéi et que tu as été du nombre des corrupteurs ! Nous allons aujourd’hui épargner ton corps, afin que tu deviennes un signe à tes successeurs. Cependant beaucoup de gens ne prêtent aucune attention à Nos signes (d’avertissement) ».

Effectivement le corps du pharaon resta conservé jusqu’à nos jours puisqu’il s’agit de Ramsès II qui a été ramené à Paris il y a quelques années pour soin et remise en forme.

A partir de cet événement, Moïse jeûna Âchourae en remerciement à Allah (SWT) de les avoir sauvés du pharaon, ce qui correspond au dixième jour de Muharram, premier mois de l'hégire c’est-à-dire le début de l’année musulmane. Ce qui poussa les juifs à jeûner depuis.

D’après Al imam Ahmed : ce jour coïncide également avec le jour où l’arche de NOE’ s’arrêta après le déluge, alors NOE’ le jeûnait aussi.

Le prophète (PSL)  jeûnait ce jour et demanda à sa communauté de le faire aussi.

Les musulmans troublés, avaient dit au prophète : « O Messager d’Allah, les juifs jeûnent et honorent ce jour » et le prophète  (PSL) leur répondit que s’il était encore vivant l’année d’après il jeûnerait également le neuvième jour pour se différencier des juifs. Mais il décéda avant.

Imam ACHAFIÏ  الشافعي et les autres conseillèrent de faire avec Âchourae le neuvième jour car le prophète (PSL) avait jeûné le dixième et avait promis de faire également le neuvième l’année d’après pour se différencier des juifs, mais il mourut avant.

La particularité du jeûne de Âchourae, est comme le jour de Arafat : on peut le jeûner seul même s’il tombe un vendredi (comme c’est le cas cette année), ou un samedi, alors qu’en temps normal on ne jeûne pas le vendredi ou le samedi séparément : soit jeudi-vendredi soit vendredi-samedi.

Quant au bienfait du jeûne de Âchourae l’Imam ANNAOUAUI, dit qu’il efface tous les petits péchés et il rajouta :  « le jeûne de Arafat efface les péchés de deux ans et le jeûne de Âchourae efface une année ».

ABI QATADAH  أبي قتادة  rapporta que le prophète (PSL) avait dit :

 « Le jeûne du jour de Âchourae, pour qu’Allah pardonne les péchés de l’année qui le précède »

Allah  (SWT) dit :

« Ne vous faites pas tort à vous-mêmes durant ce temps ».

C’est un avertissement divin qui nous est adressé, car les mois sacrés ont été sacrés et glorifiés par Allah (SWT) non sans raison, et que nous devons respecter et honorer. Durant ces mois sacrés, les fautes sont lourdement punies et les bonnes actions récompensées à des degrés multiples. Les conséquences des actions accomplies durant ces périodes, qu’elles soient bonnes ou mauvaises pèseront lourdement dans la balance. C’est pour cette raison qu’Allah (SWT) , ne voulant que notre bien, nous adresse cet avertissement après nous avoir montré clairement les choses et laissés libres de nos décisions, et quoi que nous commettions comme action, nous ne pourrons pas dire « je ne savais pas ».

ANNA3MANE IBN BACHIR rapporta : j’ai entendu le prophète (PSL)  dire :

 « Le licite (C.à.d. le Halal) est clair et l’illicite (C.à.d. le Haram) est clair et entre les deux des ressemblances que beaucoup ignorent. Celui qui évite les doutes, s’innocente vis-à-vis de sa religion et son honneur et celui qui ne l’évite pas, tombe dans l’illicite »

En clair, nous savons tous ce qui est bien ou mal et là où nous avons un doute, alors on doit éviter, tout ce que nous faisons, nous le faisons en connaissance de cause et gare aux conséquences.

Qu’Allah nous guide dans le droit chemin et la voie de la sagesse, et éclaire nos esprits pour que nous puissions distinguer très clairement entre le bien et le mal sans aucun doute et qu’IL nous aide à l’adorer de la meilleure façon qui lui plait.

Amine wa alhamdou LILLAHI rabbi al âlamine.

Je vous invite donc mes frères à jeuner jeudi vendredi prochain in châ’ Allah, ou au moins le vendredi, pour ne pas rater les très grands bienfaits de Âchourae.