vendredi 30 janvier 2015

L'AUTRE FACETTE DU PROPHETE


 Cette semaine nous parlerons d’une autre facette de la vie du prophète(PSL) : sa patience, sa clémence et son indulgence



Au nom d’Allah le miséricordieux
Louanges à Allah le miséricordieux et paix et salut sur son messager et prophète MOHAMMAD (PSL) ainsi que sur ses nobles épouses et ses nobles compagnons jusqu’à la fin des temps.

Mes frères, mes sœurs en islam
Le sujet de la semaine dernière portait sur la miséricorde que représentait le prophète (PSL), cette semaine nous parlerons d’une autre facette de sa vie : sa patience, sa clémence et son indulgence. Des valeurs de la réussite.
Allah (SWT) s’est adressé à son messager dans ces termes : « patiente donc, d'une belle patience ».
De par sa position de prophète (PSL), Allah (SWT) le mettait à l’épreuve plus que le simple commun des mortel et ceci tout au long de sa vie, ce qui était valable pour tous les autres prophètes et messagers qui l’avaient précédé comme le confirme le verset 35 de sourate Al AHQAF :
« Endure (Mohammad) donc, comme ont enduré les messagers doués de fermeté »
Et dans sourate Jonas – 48 :
« Endure avec patience la sentence de ton Seigneur, et ne sois pas comme l'homme au Poisson [Jonas] qui appela (Allah) dans sa grande angoisse ».
Dieu (عز وجل) demande au prophète de patienter par rapport aux épreuves qu’IL lui imposait et de ne pas se fâcher ou s’impatienter comme l’avait fait Jonas.
Il a habité (PSL)  à la Mecque où il a été sujet d’agression par les proches avant d’être agressé par les autres et il a enduré et supporté ce qu’il a enduré avec patience.
Son fils Ibrahim, le plus jeune de ses enfants décéda entre ses mains alors qu’il n’avait pas vécu deux ans. Ses larmes tombaient sur les joues de son fils pendant qu’il le regardait, s’en remettant au tout puissant et disant : « l’œil pleur, le cœur souffre mais nous ne disons que ce qui plait à notre Dieu et nous sommes de ta séparation, O Ibrahim, bien triste ».
Il avait d’ailleurs perdu ses trois fils tous en bas âges, une épreuve bien dure mais ne s’en plaignait jamais (PSL).
Il perdit son épouse Khadija la mère de ses enfants, bénie soit-elle, qui lui était d’un soutien morale précieux dès le départ et dans tous les moments durs qu’il allait rencontrer dans sa mission. Elle l’aidait matériellement et de tout son être et il n’a pas montré de signe d’impatience quand elle décéda, mais s’en est simplement remis à Allah (عز وجل).
Il passait,(PSL), des fois des jours et des nuits sans rien dans le ventre, n’ayant rien pour calmer sa faim, consentant, acceptant humblement la volonté de Dieu. Il dormait par terre sur un tapis de paille la tête touchant un mur et les pieds l’autre mur, tellement la chambre était petite, sans jamais se plaindre de sa situation.
L’Ange Gabriel vint le voir avec les clefs des trésors de la terre lui disant : « veux-tu que Dieu te transforme les montagnes de ce monde en or » ? Il répondit (PSL) : « non, je reste sur ma faim un jour et je me rassasie un autre jour jusqu’à ce que je rencontre Allah ».
Il eut le choix entre les biens de ce monde et les biens chez Allah, il choisit les biens chez Allah (عزوجل).
Al Bokhari rapporta : « Fatima, la fille du prophète (PSL), bénie soit-elle, entra voir son père alors qu’il était mortellement malade et souffrait la douleur que souffriraient deux hommes forts, ceci à cause de sa position élevée, le voyant dans cet état, elle dit : « O père quel chagrin, (quelle tristesse) ». Il la regarda et dit : « point de tristesse pour ton père aujourd’hui O Fatima ». Voyant qu’il quittait ce monde qui a une fin pour l’au-delà, pour le Paradis, elle appela : « O père répondant à l’appel de Dieu qui le rappelle, O père que Gabriel a mis au courant, au Paradis sa destination ».
Abdoullah Ibn Massôud, lui rendant visite, le trouva très malade souffrant terriblement, lui dit : « O messager d’Allah, par ma mère et mon père, tu souffres terriblement ». Il répondit (PSL) « oui je souffre comme souffriraient deux personnes comme vous ».
Les prophètes et messagers d’Allah (SWT) ont toujours été mis à rudes épreuves et notre prophète (PSL)  n’a pas dérogé à cette règle (c’est-à-dire n’a pas été épargné).  
La particularité qui marquait sa moralité : la patience et la clémence. Toutes ces qualités étaient de ce que Dieu lui avait enseigné par l’intermédiaire de l’ange Gabriel.
Saad Ibn Hicham dit : « j’ai demandé à Aïcha : quelle était la moralité du prophète, elle me répondit « sa moralité était le coran ».
Il était (PSL), comme nous l’avions vu, d’une moralité exemplaire. Dieu (عز وجل)  ne lui a-t-il pas témoigné cette qualité dans un verset coranique dans sourate Al Qalam – 4 disant :
« Et tu es certes, d'une moralité éminente ».
Du signe de sa moralité : il pardonnait à ceux qui étaient injustes envers lui, rendait visite à ceux qui coupaient le pont avec lui, et traitait bien ceux qui se comportaient mal avec lui. Il n’avait, (PSL)  aucun sentiment de vengeance ou de représailles. Plus on se comportait mal avec lui, plus il était clément et patient.
Dieu (عز وجل) lui dit : « Endure (Muhammad) donc, comme ont enduré les messagers doués de fermeté ». Verset 35 de sourate Al AHQAF.
Son épouse Aïcha, bénie soit-elle dit de lui : « il ne s’est jamais vengé ».
Quand un mécréant était venu le tuer alors qu’il dormait sous un arbre, celui-ci lui dit en brandissant son sabre au-dessus de sa tête : « qui va te sauver de moi » ? Le prophète (PSL)  lui dit, confiant et sûr de l’aide de Dieu : « Allah ». Alors le sabre tomba des mains du mécréant et le prophète (PSL)  s’en empara et lui dit : « et toi qui te sauvera de moi » ? Le mécréant effrayé répondit : « sois un meilleur preneur ». Alors le prophète le laissa partir. Arrivé dans sa commune, l’homme dit aux siens : « je viens de chez le meilleur des hommes ».
Ibn Massoud rapporta : « je marchais avec le prophète (PSL) et il portait un pardessus au tissus très épais. Un paysan nous rattrapa, l’agrippa par ses vêtements et le tira violemment. Je regardai le cou du prophète et je vis qu’il était marqué par le bord du vêtement par la force avec laquelle le paysan avait agi. Celui-ci dit : « O Mohammad, donne-moi des biens d’Allah que tu as, (entendant par-là, de la trésorerie des musulmans). Le prophète (PSL),  sourit et demanda qu’on le contente».
Le compagnon Jabir rapporta : « pendant que le prophète  partageait les prises de guerre, un homme est passé et lui a dit : « soit équitable O Mohammad, tu n’es pas juste », le prophète (PSL)  lui dit : « malheur à toi ; qui peut être équitable si je ne le suis pas moi ? J’aurais tout perdu si je n’étais pas équitable». Omar, béni soit-il, dit au prophète : « laisse-moi le tuer O messager d’Allah », mais le prophète refusa».
Quelle clémence plus forte que celle-ci ? Et quel patience, le prophète (PSL) ne punit pas et ne se venge pas de ces gens ?
Le comportement du prophète (PSL) est le meilleur comportement et le plus fort exemple de moralité pour sa communauté.
Ceci nous interpelle et nous montre que l’homme doit se maitriser et se contrôler au moment de la colère et opposer à cette situation la clémence et la patience.
Selon Attabrani, citant une multitude de sources racontant que Abdoullah Ibn Salam aurait dit : « un jour, un homme sur sa monture, s’approcha du prophète (PSL)  alors qu’il était avec Ali et lui appris que les habitants de tel village se sont convertis à l’Islam et qu’il leur avais dit que s’ils entraient dans l’Islam, Dieu leur accordera des bienfaits, mais après leur reconversion ils ont eu une année très difficile et sont démunis, « j’ai peur dit-il qu’ils ne quittent l’Islam comme ils y sont entrés : par intérêt. Alors si tu peux leur envoyer quelque chose pour les aider, fais-le ».
Le prophète (PSL) se retourna vers un homme que lui indiqua Ali, mais celui-ci lui dit qu’il ne restait plus rien. Zayd Ibn Saâna (زيد بن سعنة) qui était juif raconte : « je fis une proposition au prophète voulant lui racheter une récolte de dattes d’une certaine personne à une date précise. Le prophète refusa me disant de me vendre simplement une récolte de dattes à un moment précis. Je payai quatre-vingt pièces d’or pour la transaction que le prophète donna au voyageur et lui demanda de les donner aux gens dont il était question.
Le moment venu, deux ou trois jours avant la date convenue, je revins retrouver le prophète qui était en compagnie de Omar et le pris au collet, le regardant méchamment lui disant : ne veux-tu pas me donner ce que tu me dois ? Par Dieu je ne connaissais pas les Béni Abd Al Mottalib comme ça et je vous connaissais bien pourtant. Je disais cela en regardant Omar et je voyais que ses yeux tournaient dans son visage. Il me jeta un regard dur et me dit : « O mécréant, tu dis au prophète PSL ce que j’entends et tu fais de lui ce que je vois, par Dieu qui l’a envoyé comme une vérité, si je ne craignais de le devancer, je t’aurais tranché la tête ». Le prophète regardait Omar sereinement puis lui parla. Omar m’accompagna puis me donna mon dû avec un supplément de vingt mesures. Je demandais pourquoi plus, il me dit que c’était le prophète qui le lui avait demandé.
-          Est-ce que tu me connais ? demandai-je à Omar
-          Non, dit-il, qui es-tu ?
-          Je suis Zayd Ibn Saâna
-          qu’est ce qui t’a pris de faire ce que tu as fait au prophète et de dire ce que tu as dit?
-          Ecoute Omar, je voyais tous les signes de prophétie en Mohammad, PSL, sauf deux que je devais tester : sa clémence et sa réaction à l’agression qui ne fait que renforcer sa patience. Je te fais témoin O Omar que je reconnais Allah comme Dieu et Mohammad comme prophète et que je fais don de la moitié de ma fortune au peuple de Mohammad.
Ils retournèrent tous deux retrouver le prophète, puis Zayd prononça une fois de plus l’attestation de foi devant le prophète (PSL).
Zayd, béni soit-il, participa à plusieurs combats aux côtés du prophète avant de tomber à Tabouk en combattant valeureux.  
Si le prophète(PSL)  n’avait pas cette moralité, cette miséricorde, cette clémence envers les gens, l’Islam n’aurait jamais connu le succès qui fût le sien. Allah (SWT) dit à son prophète :
« Mais si tu étais rude, au cœur dur, ils se seraient enfuis de ton entourage. Pardonne-leur donc, et implore pour eux le pardon (d'Allah) ».
Toute la vie du prophète (PSL), n’a été que des exemples de bonté, de générosité, de patience et de clémence. Il a été l’homme parfait qui n’avait jamais existé auparavant, et qui n’existera jamais. Il a été le seul, l’unique dans son genre et nous devons à tout moment remercier Allah (SWT) pour la faveur qui nous été accordée de faire partie de sa communauté.
Béni soit notre prophète et toutes ses épouses et ses compagnons qui l’ont soutenu dans sa mission et qui ont, par la volonté d’Allah (عز وجل) et son aide, et par leurs sacrifices, élevé l’Islam au sommet de la gloire et l’ont fait connaitre à toute l’humanité.

Prêche du vendredi 30 janvier 2015
Mimoun BENHAMMOU

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