Cette semaine nous parlerons d’une autre facette de la vie du prophète(PSL) : sa patience, sa clémence et son indulgence
Au nom d’Allah le miséricordieux
Louanges à Allah le miséricordieux et
paix et salut sur son messager et prophète MOHAMMAD (PSL) ainsi que sur ses nobles épouses et ses nobles
compagnons jusqu’à la fin des temps.
Mes frères,
mes sœurs en islam
Le sujet de la
semaine dernière portait sur la miséricorde que représentait le prophète (PSL), cette semaine nous parlerons d’une
autre facette de sa vie : sa patience, sa clémence et son indulgence. Des valeurs
de la réussite.
Allah (SWT) s’est adressé à son messager dans
ces termes : « patiente donc, d'une belle patience ».
De par sa
position de prophète (PSL), Allah (SWT) le mettait à l’épreuve plus que le simple
commun des mortel et ceci tout au long de sa vie, ce qui était valable pour
tous les autres prophètes et messagers qui l’avaient précédé comme le confirme
le verset 35 de sourate Al AHQAF :
« Endure (Mohammad) donc, comme ont enduré les messagers doués
de fermeté »
Et dans sourate Jonas – 48 :
« Endure avec patience la sentence de ton Seigneur, et ne sois
pas comme l'homme au Poisson [Jonas] qui appela (Allah) dans sa grande
angoisse ».
Dieu (عز وجل) demande
au prophète de patienter par rapport aux épreuves qu’IL lui imposait et de ne
pas se fâcher ou s’impatienter comme l’avait fait Jonas.
Il a habité (PSL) à la Mecque où il a été sujet d’agression par
les proches avant d’être agressé par les autres et il a enduré et supporté ce
qu’il a enduré avec patience.
Son fils Ibrahim,
le plus jeune de ses enfants décéda entre ses mains alors qu’il n’avait pas vécu
deux ans. Ses larmes tombaient sur les joues de son fils pendant qu’il le
regardait, s’en remettant au tout puissant et disant : « l’œil pleur,
le cœur souffre mais nous ne disons que ce qui plait à notre Dieu et nous
sommes de ta séparation, O Ibrahim, bien triste ».
Il avait
d’ailleurs perdu ses trois fils tous en bas âges, une épreuve bien dure mais ne
s’en plaignait jamais (PSL).
Il perdit
son épouse Khadija la mère de ses enfants, bénie soit-elle, qui lui était d’un
soutien morale précieux dès le départ et dans tous les moments durs qu’il
allait rencontrer dans sa mission. Elle l’aidait matériellement et de tout son
être et il n’a pas montré de signe d’impatience quand elle décéda, mais s’en
est simplement remis à Allah (عز وجل).
Il passait,(PSL), des fois des jours et des nuits
sans rien dans le ventre, n’ayant rien pour calmer sa faim, consentant,
acceptant humblement la volonté de Dieu. Il dormait par terre sur un tapis de
paille la tête touchant un mur et les pieds l’autre mur, tellement la chambre
était petite, sans jamais se plaindre de sa situation.
L’Ange
Gabriel vint le voir avec les clefs des trésors de la terre lui
disant : « veux-tu que Dieu te transforme les montagnes de ce
monde en or » ? Il répondit (PSL) : « non, je reste sur ma faim un jour et je me
rassasie un autre jour jusqu’à ce que je rencontre Allah ».
Il eut le
choix entre les biens de ce monde et les biens chez Allah, il choisit les biens
chez Allah (عزوجل).
Al Bokhari
rapporta : « Fatima, la fille du prophète (PSL), bénie soit-elle, entra voir son
père alors qu’il était mortellement malade et souffrait la douleur que
souffriraient deux hommes forts, ceci à cause de sa position élevée, le voyant
dans cet état, elle dit : « O père quel chagrin, (quelle
tristesse) ». Il la regarda et dit : « point de tristesse
pour ton père aujourd’hui O Fatima ». Voyant qu’il quittait ce monde qui a
une fin pour l’au-delà, pour le Paradis, elle appela : « O père
répondant à l’appel de Dieu qui le rappelle, O père que Gabriel a mis au
courant, au Paradis sa destination ».
Abdoullah
Ibn Massôud, lui rendant visite, le trouva très malade souffrant terriblement,
lui dit : « O messager d’Allah, par ma mère et mon père, tu souffres
terriblement ». Il répondit (PSL) : « oui je souffre comme souffriraient deux
personnes comme vous ».
Les
prophètes et messagers d’Allah (SWT) ont toujours été mis à rudes épreuves et notre prophète (PSL) n’a pas dérogé à cette règle (c’est-à-dire n’a
pas été épargné).
La
particularité qui marquait sa moralité : la patience et la clémence.
Toutes ces qualités étaient de ce que Dieu lui avait enseigné par
l’intermédiaire de l’ange Gabriel.
Saad Ibn
Hicham dit : « j’ai demandé à Aïcha : quelle était la moralité du prophète,
elle me répondit « sa moralité était le coran ».
Il était (PSL), comme nous l’avions vu, d’une
moralité exemplaire. Dieu (عز وجل) ne lui a-t-il pas témoigné cette qualité dans
un verset coranique dans sourate Al Qalam – 4 disant :
« Et tu es certes, d'une moralité
éminente ».
Du signe de
sa moralité : il pardonnait à ceux qui étaient injustes envers lui,
rendait visite à ceux qui coupaient le pont avec lui, et traitait bien ceux qui
se comportaient mal avec lui. Il n’avait, (PSL) aucun sentiment
de vengeance ou de représailles. Plus on se comportait mal avec lui, plus il
était clément et patient.
Dieu (عز وجل) lui dit : « Endure (Muhammad) donc, comme ont enduré les messagers doués
de fermeté ». Verset 35 de sourate Al AHQAF.
Son épouse
Aïcha, bénie soit-elle dit de lui : « il ne
s’est jamais vengé ».
Quand un
mécréant était venu le tuer alors qu’il dormait sous un arbre, celui-ci lui
dit en brandissant son sabre au-dessus de sa tête : « qui va te
sauver de moi » ? Le prophète (PSL) lui dit,
confiant et sûr de l’aide de Dieu : « Allah ». Alors le sabre
tomba des mains du mécréant et le prophète (PSL) s’en empara et
lui dit : « et toi qui te sauvera de moi » ? Le mécréant
effrayé répondit : « sois un meilleur preneur ». Alors le
prophète le laissa partir. Arrivé dans sa commune, l’homme dit aux siens :
« je viens de chez le meilleur des hommes ».
Ibn Massoud
rapporta : « je marchais avec le prophète (PSL) et il portait un pardessus au tissus
très épais. Un paysan nous rattrapa, l’agrippa par ses vêtements et le tira violemment.
Je regardai le cou du prophète et je vis qu’il était marqué par le bord du
vêtement par la force avec laquelle le paysan avait agi. Celui-ci dit :
« O Mohammad, donne-moi des biens d’Allah que tu as, (entendant par-là, de
la trésorerie des musulmans). Le prophète (PSL), sourit et
demanda qu’on le contente».
Le compagnon
Jabir rapporta : « pendant que le prophète partageait les prises de guerre, un homme est
passé et lui a dit : « soit équitable O Mohammad, tu n’es pas juste »,
le prophète (PSL) lui dit : « malheur à toi ; qui
peut être équitable si je ne le suis pas moi ? J’aurais tout perdu si
je n’étais pas équitable». Omar, béni soit-il, dit au prophète :
« laisse-moi le tuer O messager d’Allah », mais le prophète refusa».
Quelle
clémence plus forte que celle-ci ? Et quel patience, le prophète (PSL) ne punit pas et ne se venge pas de
ces gens ?
Le
comportement du prophète (PSL) est le
meilleur comportement et le plus fort exemple de moralité pour sa communauté.
Ceci nous
interpelle et nous montre que l’homme doit se maitriser et se contrôler au
moment de la colère et opposer à cette situation la clémence et la patience.
Selon Attabrani,
citant une multitude de sources racontant que Abdoullah Ibn Salam aurait dit :
« un jour, un homme sur sa monture, s’approcha du prophète (PSL) alors qu’il était avec Ali et lui appris que
les habitants de tel village se sont convertis à l’Islam et qu’il leur avais
dit que s’ils entraient dans l’Islam, Dieu leur accordera des bienfaits, mais
après leur reconversion ils ont eu une année très difficile et sont démunis, « j’ai
peur dit-il qu’ils ne quittent l’Islam comme ils y sont entrés : par intérêt.
Alors si tu peux leur envoyer quelque chose pour les aider, fais-le ».
Le prophète (PSL) se
retourna vers un homme que lui indiqua Ali, mais celui-ci lui dit qu’il ne
restait plus rien. Zayd Ibn Saâna (زيد بن سعنة) qui était juif raconte : « je
fis une proposition au prophète voulant lui racheter une récolte de dattes
d’une certaine personne à une date précise. Le prophète refusa me disant de me vendre
simplement une récolte de dattes à un moment précis. Je payai quatre-vingt
pièces d’or pour la transaction que le prophète donna au voyageur et lui demanda
de les donner aux gens dont il était question.
Le moment
venu, deux ou trois jours avant la date convenue, je revins retrouver le
prophète qui était en compagnie de Omar et le pris au collet, le regardant méchamment
lui disant : ne veux-tu pas me donner ce que tu me dois ? Par Dieu je
ne connaissais pas les Béni Abd Al Mottalib comme ça et je vous connaissais
bien pourtant. Je disais cela en regardant Omar et je voyais que ses yeux
tournaient dans son visage. Il me jeta un regard dur et me dit : « O
mécréant, tu dis au prophète PSL ce que j’entends et tu fais de lui ce que je
vois, par Dieu qui l’a envoyé comme une vérité, si je ne craignais de le
devancer, je t’aurais tranché la tête ». Le prophète regardait Omar
sereinement puis lui parla. Omar m’accompagna puis me donna mon dû avec un
supplément de vingt mesures. Je demandais pourquoi plus, il me dit que c’était
le prophète qui le lui avait demandé.
-
Est-ce que tu me connais ? demandai-je à Omar
-
Non, dit-il, qui es-tu ?
-
Je suis Zayd Ibn Saâna
-
qu’est ce qui t’a pris de faire ce que tu as fait au prophète et
de dire ce que tu as dit?
-
Ecoute Omar, je voyais tous les signes de prophétie en
Mohammad, PSL, sauf deux que je devais tester : sa clémence et sa réaction
à l’agression qui ne fait que renforcer sa patience. Je te fais témoin O Omar
que je reconnais Allah comme Dieu et Mohammad comme prophète et que je fais don
de la moitié de ma fortune au peuple de Mohammad.
Ils retournèrent
tous deux retrouver le prophète, puis Zayd prononça une fois de plus l’attestation
de foi devant le prophète (PSL).
Zayd, béni
soit-il, participa à plusieurs combats aux côtés du prophète avant de tomber à
Tabouk en combattant valeureux.
Si le
prophète(PSL) n’avait pas cette moralité, cette miséricorde,
cette clémence envers les gens, l’Islam n’aurait jamais connu le succès qui fût
le sien. Allah (SWT) dit à son prophète :
« Mais si tu étais rude, au cœur dur,
ils se seraient enfuis de ton entourage. Pardonne-leur donc, et implore pour
eux le pardon (d'Allah) ».
Toute la vie
du prophète (PSL), n’a été
que des exemples de bonté, de générosité, de patience et de clémence. Il a été
l’homme parfait qui n’avait jamais existé auparavant, et qui n’existera jamais.
Il a été le seul, l’unique dans son genre et nous devons à tout moment
remercier Allah (SWT) pour la faveur qui nous été accordée
de faire partie de sa communauté.
Béni soit
notre prophète et toutes ses épouses et ses compagnons qui l’ont soutenu dans
sa mission et qui ont, par la volonté d’Allah (عز وجل)
et son aide,
et par leurs sacrifices, élevé l’Islam au sommet de la gloire et l’ont fait
connaitre à toute l’humanité.
Prêche du
vendredi 30 janvier 2015
Mimoun
BENHAMMOU
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