Le prophète (PSL), avait dit : « celui qui conseille (ou dicte) sans connaissances est maudit par les anges du ciel et de la terre ».
Louange à Allah, nous le louons, l’implorons et demandons son aide
et sa protection contre le mal de nos âmes et nos mauvaises actions. Je
témoigne qu’il n y a de divinité qu’Allah, seul sans associé, et que notre
guide et bien aimé Mohammad est son prophète et messager, envoyé comme clémence
et miséricorde à toute l’humanité. Paix et salut sur lui, sur ses nobles épouses
et ses nobles compagnons ainsi que sur ceux qui suivent ses directives, jusqu’à
la fin des temps.
Mes frères, mes sœurs en Islam,
Allah (SWT), soubhanahou Wa taâla dit dans le saint livre : « Et ne poursuis pas ce dont tu n'as aucune connaissance. L'ouïe,
la vue et le cœur : sur tout cela, en vérité, on sera interrogé ».
Abou Daoud nous raconte l’histoire de l’homme qui, blessé à la tête lors d’une période froide de l'année, ayant joui pendant son sommeil, voulait au réveil se laver pour la prière, mais ne savant pas comment faire avec la
blessure, s’informa auprès des personnes qui étaient avec lui, alors que celles-ci
n’étaient pas des savants. On lui répondit qu’il devait prendre sa douche
normalement. Se fiant à ce qu’on lui dit, il se lava la tête et le reste du
corps puis mourut suite à cela.
Quand on rapporta les faits au prophète (PSL), il dit : « ils
l’ont tué, que Dieu les anéantisse » c’est-à-dire qu’IL les fasse mourir.
Il dit : « Ne peuvent-ils pas se renseigner s’ils ne savent pas ?
Car l’antidote de l’ignorance est l’interrogation ! » Il rajouta,
paix et salut sur lui : « il lui suffisait de mettre un morceau
de tissu sur la blessure et de passer sa main dessus puis de laver le reste du
corps ».
« Et ne poursuis pas ce dont tu n'as
aucune connaissance ».
Allah (SWT), dit : « Demandez donc aux gens du rappel si
vous ne savez pas ».
Les savants expliquent que « gens du rappel »
signifie « les gens du livre », ceux qui ont précédé notre
prophète (PSL), et qu’il s’agit en fait des
gens du savoir. Il faut donc s'adresser aux gens du savoir quand on ne sait pas.
Il ne faut pas dire les choses sans connaissance, car l’un des
grands péchés de la langue, est que l’homme conseille, dicte ou propage des
choses dont il n’a pas connaissance. Il a été rapporté que le prophète (PSL), lui-même
disait « je ne sais pas », quand il n’avait pas de réponse.
On lui posa un jour une question qui le dépassait, il
répondit : «je ne sais pas ». Il posa lui-même la question à l’ange
Gabriel (PSL), qui lui répondit à son tour : « je ne sais pas, je vais
demander au tout puissant » et l’ange Gabriel s’informa auprès d’Allah (SWT),
puis revint voir le prophète (PSL), avec la réponse.
La question était : quel était le meilleur endroit sur terre
et quel était le pire.
La réponse fut : « les meilleurs endroits sur terre, sont
les mosquées et les pires, sont les marchés ». Les mosquées, car c’est de
la que jaillit la lumière du savoir divin, c’est l’endroit où on transmet et on
apprend ce qui nous rapproche de Dieu, ce qui fait le bien de l’humanité et
les mauvais endroits, les marchés car c’est source de problème, de commérage, de
dispute et même d’arnaque.
Même pour cette question, ni le prophète, ni l’ange Gabriel (paix et salut sur eux), n’ont
pris la responsabilité de donner une réponse dont ils n’étaient pas sûrs.
Le prophète (PSL), avait dit : « celui qui conseille (ou dicte) sans connaissances est maudit par les anges du ciel et de la
terre »
Il avait dit également : « celui qui dicte sans
connaissances, est maudit par Allah, les anges et tous les gens ».
Que penser des gens qui conseillent et dictent à longueur de
journée à qui veut les entendre alors qu’ils n’ont aucune connaissance réelle mais
plutôt de simples points de vue.
Abdallah Ibn Omar avait dit : « le savoir se résume en
trois mots : des versets sans équivoque, la sunna du prophète, et je
ne sais pas ». Il considère le
« je ne sais pas » comme étant un tiers du savoir, tandis que
d’autres savants le considèrent comme la moitié du savoir.
Ainsi étaient les compagnons du prophète (PSL), en ce qui concernait les
fatwas, ils craignaient beaucoup de dicter ou de conseiller quelque chose se
rattachant à la religion s’ils n’avaient pas la certitude et refusaient
simplement de se prononcer s’ils ne connaissaient pas et renvoyaient vers
quelqu’un qu’ils estimaient, qualifié.
Combien et combien de personnes se sont égarées et se sont
détruites et détruit d’autres personnes avec elles à cause de leurs conseils ou
de ce qu’elles ont dicté et qui n’a aucun fondement. L’un autorise l’autre
déclare que c’est illicite, sans connaissance aucune et ils ont réponse à tout
alors qu’ils ne maîtrisent rien ou ne connaissent pas la vraie réponse de ce
qu’on leur demande.
C’est pour cela cher frère, si on te sollicite, transmets ce que tu
sais, ce que tu as réellement entendu sans le déformer ni en rajouter, quant à ce
que tu ne connais pas ou tu ne détiens pas de source sûre, réponds, je ne sais
pas. Un « je ne sais pas » vaut mieux qu’un trou en Enfer et
rappelle-toi la parole de Dieu (SWT) : « Et ne poursuis
pas ce dont tu n'as aucune connaissance ».
Sache mon frère que quand tu dis, ceci est hallal, ou ceci est
Haram, (licite ou illicite), tu te dotes de pouvoirs dont Allah (SWT), a doté ses
prophètes et messagers. Beaucoup d’entre nous sont gênés par la personne qui
leur pose la question et préfèrent répondre n’importe quoi de crainte de passer
pour un ignorant, plutôt que de dire je ne sais pas. Soubhane Allah! il est
gêné de répondre à l’être humain je ne sais pas, mais il ne craint pas la
colère de Dieu.
« Celui qui dit je ne sais pas, a bien dicté ».
Cette déclaration des compagnons est vraie, car elle signifie que
le mufti (c’est-à-dire celui qui dicte ou qui conseille) doit dire : je ne
sais pas si on le sollicite pour un sujet qu’il ne maîtrise pas ou dont il ignore la réponse ce qui prouve la clairvoyance de la personne, sa non
connaissance du sujet et que celui-ci ne conseille pas l’ignorance.
Le prophète (PSL), dit : « celui qui ment délibérément (en
connaissance de cause) à mon sujet, qu’on lui réserve un siège en Enfer ».
Nos pieux prédécesseurs, quand on les questionnait sur un sujet qu’ils ne
connaissaient pas ou ne maîtrisaient pas, répondaient : « je ne sais
pas », ou, « Dieu sait ».
Omar Ibn Abdelaziz béni-soit-il, dit : «celui qui dit je ne sais pas a
acquis la moitié du savoir », car celui qui agit de la sorte, nous démontre sa
bonne clairvoyance, la forte envie d’apprendre et de comprendre.
Celui qui dicte, si c’est une personne du savoir, qui excelle et recherche
la vérité, dicte selon ses compétences et s’il n’est pas de ceux qui
recherchent la vérité, il ne doit pas conseiller ou dicter sauf en s’appuyant
sur une fatwa d’un imam savant reconnu.
L’Imam Malik, béni soit-il, l’un des quatre imminents Imams des
différentes tendances, fut questionné quarante-huit fois, il répondit à six
questions et dit je ne sais pas pour les quarante-deux restantes.
Ali,
béni soit-il, le cousin et gendre du prophète (PSL),
dit : « je me sens bien apaisé quand je dis je ne sais pas, lorsqu'on me questionne sur quelque chose que je ne connais pas ». Tel était le
comportement du plus grand connaisseur parmi les compagnons. Ali, béni soit-il, dont
Omar Ibn Alkhattab béni soit-il, disait : « Dieu protège nous de
problème religieux si Ali n’est pas là pour s’en occuper » ce qui veut dire
en quelque sorte : Dieu ne nous mets pas devant une situation religieuse
embarrassante si Ali n’est pas à coté pour s'en charger.
Le pire dont cette communauté a été dotée, ce sont des gens qui
seront invitées aux portes de l’Enfer dont leur langue prononce des mensonges
et leur voix, la tromperie. Que Dieu nous en préserve.
Il est apparu à notre époque d’étranges meurs chez les musulmans. Des gens qui manient bien la langue, c’est-à-dire qui savent bien parler et
convaincre, qui parlent beaucoup et aiment s’écouter parler, s’expriment dans
les réunions pour ne rien dire, modifient les citations et dictent de fausses
fatwas au nom de la religion pensant bien faire, alors qu’ils ne font que du
tort. La plus part d’entre eux parlent bien et citent des versets de coran ou
des paroles du prophète (PSL), mais les placent dans des contextes inappropriés, voulant
apparaitre aux yeux des gens comme des personnes de religion, qui défendent
celle-ci, mais la réalité est malheureusement tout autre.
Ils autorisent aux uns, ce que Dieu a interdit et ceci au nom de la
simplification. Ceux qui disent par exemple : « vous pouvez manger
la viande même si la bête n’a pas été tuée selon le rite musulman, il suffit de
dire « Bismillah» avant de manger», prétendant ainsi conseiller alors
qu’ils induisent les gens en erreur, à l’illicite. Dieu dans le coran dit : « Certes, il vous est interdit la chair d'une bête morte », les
savants disent qu’il s’agit là de la bête qui n’a pas été tuée selon le rite
musulman, et ce verset est en total contradiction avec ceux qui prétendent
qu’il suffit de dire « Bismillah » avant de manger pour que la
viande devienne hallal.
Certains
vont même jusqu'à prétendre, que le prophète (PSL), aurait dit que si on ne connait
pas la façon dont a été tuée la bête, il suffit de dire Bismillah pour qu’on
puisse en manger, ce qui est totalement faux et aucun savant musulman
n’adhère à cette affirmation.
D’autres
encore, les voilà qui jugent : « telle personne a sa place en enfer,
c’est sûr », ou encore « lui, il va sans aucun doute au
paradis ». Ils sont là, à placer les gens au Paradis ou en Enfer, à
distribuer les sièges comme s’ils avaient les cartes entre leurs mains.
Que
ces personnes craignent Dieu et qu’elles sachent qu’elles devront répondre de
leurs dires, de leurs actes et de leurs mensonges le jour du jugement
dernier.
Le
messager d’Allah (PSL), dit : « que Dieu embellisse le visage de celui qui a
entendu mes dires, les a compris, appris et transmis à celui qui ne les a pas
entendus. Il se peut qu’une personne transmette une instruction à quelqu’un de plus
savant qu’elle. La personne qui transmet n’est pas forcément savante ».
Ça veut
dire qu’une personne peut transmettre un hadith ou une instruction religieuse
comme elle l’a entendu, sans les déformer, à plus savant qu’elle.
Le
prophète (PSL), dans ce hadith invoqua Dieu pour celui qui entend son hadith et le
transmet comme il l’a entendu, sans le modifier, sans le déformer, il invoqua
Dieu de lui accorder la beauté du visage le jour de la résurrection et d’être
protégé de la terreur due aux événements de ce terrible jour. Il nous fit
comprendre son hadith par la phrase : « La personne qui transmet n’est
pas forcément savante », à
savoir que certains de ceux qui écoutent son hadith n’ont rien d’un savant, c’est-à-dire
n’ont peut-être pas la possibilité de comprendre le sens profond, la finesse et
la sagesse dudit hadith, mais leur chance est qu’ils puissent transmettre ce
qu’ils ont entendu sans le déformer et ceci grâce à leur connaissance parfaite
de la langue arabe littéraire.
Que penser alors de ceux qui dictent des fatwas
sans connaissance et qui disent en parlant de ceux qui excellent comme les
quatre imminents imams, Chafiî, Malik, Abi Hanifa et Ahmed Ibn Hambale :
« ce sont des hommes et nous aussi », voulant se placer à la hauteur
de ceux qui ont servi toute leur vie la religion et essayer d’exceller dans ce
qu’ils ont fait. Des piliers de l’Islam.
Sans
doute mes frères de foi, la grande réussite, c’est de suivre le prophète (PSL), de
façon entière et non partielle, ne pas suivre ses passions et les désirs de sa
mauvaise âme, car comme le dit notre cheikh Al Abdari, béni-soit-il :
« celui qui suit ses passions tombe dans le précipice », entendons
par là : l’Enfer.
Ceci
dit, j’implore pour moi-même, comme pour vous, le pardon d’Allah (SWT), et sa
miséricorde. Amen
PRECHE DU VENDREDI 19/12/2014
Mimoun
BENHAMMOU
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