dimanche 21 décembre 2014

LES FATWAS SANS CONNAISSANCES






Le prophète (PSL), avait dit : « celui qui conseille (ou dicte) sans connaissances est maudit par les anges du ciel et de la terre ».




Louange à Allah, nous le louons, l’implorons et demandons son aide et sa protection contre le mal de nos âmes et nos mauvaises actions. Je témoigne qu’il n y a de divinité qu’Allah, seul sans associé, et que notre guide et bien aimé Mohammad est son prophète et messager, envoyé comme clémence et miséricorde à toute l’humanité. Paix et salut sur lui, sur ses nobles épouses et ses nobles compagnons ainsi que sur ceux qui suivent ses directives, jusqu’à la fin des temps.
Mes frères, mes sœurs en Islam,
Allah (SWT), soubhanahou Wa taâla dit dans le saint livre : « Et ne poursuis pas ce dont tu n'as aucune connaissance. L'ouïe, la vue et le cœur : sur tout cela, en vérité, on sera interrogé ».
Abou Daoud nous raconte l’histoire de l’homme qui, blessé à la tête lors d’une période froide de l'année, ayant joui pendant son sommeil, voulait au réveil se laver pour la prière, mais ne savant pas comment faire avec la blessure, s’informa auprès des personnes qui étaient avec lui, alors que celles-ci n’étaient pas des savants. On lui répondit qu’il devait prendre sa douche normalement. Se fiant à ce qu’on lui dit, il se lava la tête et le reste du corps puis mourut suite à cela.
Quand on rapporta les faits au prophète (PSL), il dit : « ils l’ont tué, que Dieu les anéantisse » c’est-à-dire qu’IL les fasse mourir. Il dit : « Ne peuvent-ils pas se renseigner s’ils ne savent pas ? Car l’antidote de l’ignorance est l’interrogation ! » Il rajouta, paix et salut sur lui : « il lui suffisait de mettre un morceau de tissu sur la blessure et de passer sa main dessus puis de laver le reste du corps ».
« Et ne poursuis pas ce dont tu n'as aucune connaissance ».
Allah (SWT), dit : « Demandez donc aux gens du rappel si vous ne savez pas ».
Les savants expliquent que « gens du rappel » signifie « les gens du livre », ceux qui ont précédé notre prophète (PSL), et qu’il s’agit en fait  des gens du savoir. Il faut donc s'adresser aux gens du savoir quand on ne sait pas.
Il ne faut pas dire les choses sans connaissance, car l’un des grands péchés de la langue, est que l’homme conseille, dicte ou propage des choses dont il n’a pas connaissance. Il a été rapporté que le prophète (PSL), lui-même disait « je ne sais pas », quand il n’avait pas de réponse.
On lui posa un jour une question qui le dépassait, il répondit : «je ne sais pas ». Il posa lui-même la question à l’ange Gabriel (PSL), qui lui répondit à son tour : « je ne sais pas, je vais demander au tout puissant » et l’ange Gabriel s’informa auprès d’Allah (SWT), puis revint voir le prophète (PSL), avec la réponse.
La question était : quel était le meilleur endroit sur terre et quel était le pire.
La réponse fut : « les meilleurs endroits sur terre, sont les mosquées et les pires, sont les marchés ». Les mosquées, car c’est de la que jaillit la lumière du savoir divin, c’est l’endroit où on transmet et on apprend ce qui nous rapproche de Dieu, ce qui fait le bien de l’humanité et les mauvais endroits, les marchés car c’est source de problème, de commérage, de dispute et même d’arnaque.
Même pour cette question, ni le prophète, ni l’ange Gabriel (paix et salut sur eux), n’ont pris la responsabilité de donner une réponse dont ils n’étaient pas sûrs.
Le prophète (PSL), avait dit : « celui qui conseille (ou dicte) sans connaissances est maudit par les anges du ciel et de la terre »
Il avait dit également : « celui qui dicte sans connaissances, est maudit par Allah, les anges et tous les gens ».
Que penser des gens qui conseillent et dictent à longueur de journée à qui veut les entendre alors qu’ils n’ont aucune connaissance réelle mais plutôt de simples points de vue.
Abdallah Ibn Omar avait dit : « le savoir se résume en trois mots : des versets sans équivoque, la sunna du prophète, et  je ne sais pas ».  Il considère le « je ne sais pas » comme étant un tiers du savoir, tandis que d’autres savants le considèrent comme la moitié du savoir.
Ainsi étaient les compagnons du prophète (PSL), en ce qui concernait les fatwas, ils craignaient beaucoup de dicter ou de conseiller quelque chose se rattachant à la religion s’ils n’avaient pas la certitude et refusaient simplement de se prononcer s’ils ne connaissaient pas et renvoyaient vers quelqu’un qu’ils estimaient, qualifié.
Combien et combien de personnes se sont égarées et se sont détruites et détruit d’autres personnes avec elles à cause de leurs conseils ou de ce qu’elles ont dicté et qui n’a aucun fondement. L’un autorise l’autre déclare que c’est illicite, sans connaissance aucune et ils ont réponse à tout alors qu’ils ne maîtrisent rien ou ne connaissent pas la vraie réponse de ce qu’on leur demande.
C’est pour cela cher frère, si on te sollicite, transmets ce que tu sais, ce que tu as réellement entendu sans le déformer ni en rajouter, quant à ce que tu ne connais pas ou tu ne détiens pas de source sûre, réponds, je ne sais pas. Un « je ne sais pas » vaut mieux qu’un trou en Enfer et rappelle-toi la parole de Dieu (SWT) : « Et ne poursuis pas ce dont tu n'as aucune connaissance ».
Sache mon frère que quand tu dis, ceci est hallal, ou ceci est Haram, (licite ou illicite), tu te dotes de pouvoirs dont Allah (SWT), a doté ses prophètes et messagers. Beaucoup d’entre nous sont gênés par la personne qui leur pose la question et préfèrent répondre n’importe quoi de crainte de passer pour un ignorant, plutôt que de dire je ne sais pas. Soubhane Allah! il est gêné de répondre à l’être humain je ne sais pas, mais il ne craint pas la colère de Dieu.
« Celui qui dit je ne sais pas, a bien dicté ».
Cette déclaration des compagnons est vraie, car elle signifie que le mufti (c’est-à-dire celui qui dicte ou qui conseille) doit dire : je ne sais pas si on le sollicite pour un sujet qu’il ne maîtrise pas ou dont il ignore la réponse ce qui prouve la clairvoyance de la personne, sa non connaissance du sujet et que celui-ci ne conseille pas l’ignorance.
Le prophète (PSL), dit : « celui qui ment délibérément (en connaissance de cause) à mon sujet, qu’on lui réserve un siège en Enfer ». Nos pieux prédécesseurs, quand on les questionnait sur un sujet qu’ils ne connaissaient pas ou ne maîtrisaient pas, répondaient : « je ne sais pas », ou,  « Dieu sait ».
Omar Ibn Abdelaziz béni-soit-il, dit : «celui qui dit je ne sais pas a acquis la moitié du savoir », car celui qui agit de la sorte, nous démontre sa bonne clairvoyance, la forte envie d’apprendre et de comprendre.
Celui qui dicte, si c’est une personne du savoir, qui excelle et recherche la vérité, dicte selon ses compétences et s’il n’est pas de ceux qui recherchent la vérité, il ne doit pas conseiller ou dicter sauf en s’appuyant sur une fatwa d’un imam savant reconnu.
L’Imam Malik, béni soit-il, l’un des quatre imminents Imams des différentes tendances, fut questionné quarante-huit fois, il répondit à six questions et dit je ne sais pas pour les quarante-deux restantes.
Ali, béni soit-il, le cousin et gendre du prophète (PSL), dit : « je me sens bien apaisé quand je dis je ne sais pas, lorsqu'on me questionne sur quelque chose que je ne connais pas ». Tel était le comportement du plus grand connaisseur parmi les compagnons. Ali, béni soit-il, dont Omar Ibn Alkhattab béni soit-il, disait : « Dieu protège nous de problème religieux si Ali n’est pas là pour s’en occuper » ce qui veut dire en quelque sorte : Dieu ne nous mets pas devant une situation religieuse embarrassante si Ali n’est pas à coté pour s'en charger.
Le pire dont cette communauté a été dotée, ce sont des gens qui seront invitées aux portes de l’Enfer dont leur langue prononce des mensonges et leur voix, la tromperie. Que Dieu nous en préserve.
Il est apparu à notre époque d’étranges meurs chez les musulmans. Des gens qui manient bien la langue, c’est-à-dire qui savent bien parler et convaincre, qui parlent beaucoup et aiment s’écouter parler, s’expriment dans les réunions pour ne rien dire, modifient les citations et dictent de fausses fatwas au nom de la religion pensant bien faire, alors qu’ils ne font que du tort. La plus part d’entre eux parlent bien et citent des versets de coran ou des paroles du prophète (PSL), mais les placent dans des contextes inappropriés, voulant apparaitre aux yeux des gens comme des personnes de religion, qui défendent celle-ci, mais la réalité est malheureusement tout autre.
Ils autorisent aux uns, ce que Dieu a interdit et ceci au nom de la simplification. Ceux qui disent par exemple : « vous pouvez manger la viande même si la bête n’a pas été tuée selon le rite musulman, il suffit de dire « Bismillah» avant de manger», prétendant ainsi conseiller alors qu’ils induisent les gens en erreur, à l’illicite. Dieu dans le coran dit : « Certes, il vous est interdit la chair d'une bête morte », les savants disent qu’il s’agit là de la bête qui n’a pas été tuée selon le rite musulman, et ce verset est en total contradiction avec ceux qui prétendent qu’il suffit de dire « Bismillah » avant de manger pour que la viande devienne hallal.
Certains vont même jusqu'à prétendre, que le prophète (PSL), aurait dit que si on ne connait pas la façon dont a été tuée la bête, il suffit de dire Bismillah pour qu’on puisse en manger, ce qui est totalement faux et aucun savant musulman n’adhère à cette affirmation.
D’autres encore, les voilà qui jugent : « telle personne a sa place en enfer, c’est sûr », ou encore « lui, il va sans aucun doute au paradis ». Ils sont là, à placer les gens au Paradis ou en Enfer, à distribuer les sièges comme s’ils avaient les cartes entre leurs mains.
Que ces personnes craignent Dieu et qu’elles sachent qu’elles devront répondre de leurs dires, de leurs actes  et  de leurs mensonges le jour du jugement dernier.
Le messager d’Allah (PSL), dit : « que Dieu embellisse le visage de celui qui a entendu mes dires, les a compris, appris et transmis à celui qui ne les a pas entendus. Il se peut qu’une personne transmette une instruction à quelqu’un de plus savant qu’elle. La personne qui transmet n’est pas forcément savante ».
Ça veut dire qu’une personne peut transmettre un hadith ou une instruction religieuse comme elle l’a entendu, sans les déformer, à plus savant qu’elle.
Le prophète (PSL), dans ce hadith invoqua Dieu pour celui qui entend son hadith et le transmet comme il l’a entendu, sans le modifier, sans le déformer, il invoqua Dieu de lui accorder la beauté du visage le jour de la résurrection et d’être protégé de la terreur due aux événements de ce terrible jour. Il nous fit comprendre son hadith par la phrase : « La personne qui transmet n’est pas forcément savante »,  à savoir que certains de ceux qui écoutent son hadith n’ont rien d’un savant, c’est-à-dire n’ont peut-être pas la possibilité de comprendre le sens profond, la finesse et la sagesse dudit hadith, mais leur chance est qu’ils puissent transmettre ce qu’ils ont entendu sans le déformer et ceci grâce à leur connaissance parfaite de la langue arabe littéraire.
 Que penser alors de ceux qui dictent des fatwas sans connaissance et qui disent en parlant de ceux qui excellent comme les quatre imminents imams, Chafiî, Malik, Abi Hanifa et Ahmed Ibn Hambale : « ce sont des hommes et nous aussi », voulant se placer à la hauteur de ceux qui ont servi toute leur vie la religion et essayer d’exceller dans ce qu’ils ont fait. Des piliers de l’Islam.
Sans doute mes frères de foi, la grande réussite, c’est de suivre le prophète (PSL), de façon entière et non partielle, ne pas suivre ses passions et les désirs de sa mauvaise âme, car comme le dit notre cheikh Al Abdari, béni-soit-il : « celui qui suit ses passions tombe dans le précipice », entendons par là : l’Enfer.
Ceci dit, j’implore pour moi-même, comme pour vous, le pardon d’Allah (SWT), et sa miséricorde.  Amen

PRECHE DU VENDREDI 19/12/2014
Mimoun BENHAMMOU

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